Les principales défaillances du marché
Inspiré de la vidéo suivante : https://youtu.be/KUfGp8k3fHc
Les défaillances de marché sont les situations dans laquelle le marché échoue dans l'allocation optimale des ressources économiques et des biens et services.
On distingue 3 principales défaillances du marché :
- asymétries d'information
- les externalités
- les biens collectifs
1. Les asymétries d'information
L'échange repose sur la confiance, qui suppose une bonne information. On constate une asymétrie d'information quand les acteurs sur le marché ne disposent pas des mêmes informations, lorsque par exemple l'offreur dispose de davantage d'informations que les acheteurs sur la qualité du produit. Lorsque les informations des offreurs et des demandeurs sur la qualité des biens sont imparfaites et inégalement réparties, cela empêche la fixation d'un prix d'échange qui corresponde à la réelle qualité des biens.
Un autre cas d'asymétrie d'information concerne les individus dans le cas du "problème principal-agent". Il désigne un ensemble de problèmes rencontrés lorsque l'action d'un acteur économique, désigné comme étant le « principal », dépend de l'action ou de la nature d'un autre acteur, « l'agent », sur lequel le principal est imparfaitement informé.
Un autre cas d'asymétrie d'information concerne les individus dans le cas du "problème principal-agent". Il désigne un ensemble de problèmes rencontrés lorsque l'action d'un acteur économique, désigné comme étant le « principal », dépend de l'action ou de la nature d'un autre acteur, « l'agent », sur lequel le principal est imparfaitement informé.
L'asymétrie de l'information favorise le pouvoir de marché de certains acteurs mais elle peut aussi entraver la rationalité du consommateur à la recherche du meilleur rapport qualité-prix.
Doc 1 P.86 : Le marché des voitures d’occasion
1.Pourquoi le marché des voitures d'occasion est-il dans une situation d'asymétrie d'information ?
Sur le marché des voitures d’occasion, les vendeurs connaissent mieux l’état général de leur voiture que les acheteurs. Ils peuvent utiliser cette information privilégiée au détriment de ces derniers, en les faisant payer plus cher. L’asymétrie d’information signifie que l’une des parties à l’échange ne détient pas toutes les informations détenues par l’autre.
2. Quel est le risque sur le marché des voitures d'occasion de cette asymétrie d'information ?
Les acheteurs ont conscience de cette asymétrie d’information. Ils se méfient des produits échangés et refusent de payer un prix trop élevé. Ce manque de confiance ne favorise pas les négociations et empêche la réalisation de transactions. Il entraîne une baisse des prix qui provoque la disparition des voitures sur le marché, y compris celle des bonnes voitures. On peut même assister à une disparition des échanges.
3. Justifiez "anti-sélection" ou "sélection adverse".
Comme les acheteurs refusent de payer des prix élevés, considérant le risque de tomber sur une voiture de mauvaise qualité, les vendeurs de voitures de bonne qualité se retirent du marché car ils n’ont aucun intérêt à vendre (prix trop faible). Finalement, seuls les produits de mauvaise qualité sont échangés : c’est l’anti-sélection ou sélection adverse (seuls les mauvais produits sont sélectionnés).
Comment le contrôle technique permet-il de maintenir un marché du véhicule d'occasion ?
Toute personne souhaitant vendre un véhicule d'occasion doit justifier que celui-ci ait passé avec succès un contrôle technique au maximum 6 mois auparavant. Le contrôle technique permet de révéler de l'information concernant l'état du véhicule puisqu'il établit, au minimum, que le véhicule est en état de fonctionner et présente des garanties minimales de sécurité.
Doc 2 p.86 : L’aléa moral
5. Que signifie "Aléa moral" ?
Dans la relation principal-agent, le principal attend que l’agent fasse quelque chose pour lui en l’échange d’une rémunération. Le contrat passé stipule les tâches que l’agent doit réaliser et son mode de rémunération. Mais le principal est dans l’impossibilité de connaître le niveau d’effort véritable de l’agent. On retrouve une situation d’asymétrie d’information : l’agent connait mieux sa productivité et son niveau d’effort que le principal. L’aléa moral désigne le risque pour le principal que l’agent ne fasse pas su suffisamment d’efforts (cas du marché du travail) ou ne respecte pas son contrat (par exemple, dans le domaine du crédit, non remboursement).
6. Montrez que cette asymétrie d'information porte sur l'action d'un individu.
Cette asymétrie d’information porte sur le comporte- ment de l’agent. Le principal n’a pas tous les moyens de vérifier que l’agent se donne tous les moyens de parvenir aux objectifs assignés.
2. Les externalités
Doc 1 p.88 : Définir les externalités
Doc 1 p.88 : Définir les externalités
1.Qu'est-ce qu'une externalité ? Donnez des exemples.
Une externalité est la conséquence de l’action d’un agent économique sur un autre sans contrepartie monétaire. Cette conséquence peut être négative quand elle dégrade le bien-être de l'agent et que celui-ci n’obtient pas de compensation, ou bien positive quand elle améliore le bien-être d'un agent et que celui qui l’émet n’est pas récompensé.
Par exemple, quand une entreprise construit une usine à proximité d'une ville, les bénéfices des commerçants aux alentours augmentent car ils profitent de la consommation des nouveaux employés de l'usine mais ils n'ont pas à rémunérer l'usine en contrepartie (externalité positive).
Exemple d'externalité négative, si des éleveurs de porcs sont responsables de l’apparition d’algues vertes dans l’océan (lisier qui passe dans le sol puis dans l’eau), le nettoyage des plages n’est pas financé par les éleveurs et les professionnels du tourisme qui perdent leur clientèle ne sont pas dédommagés.
2. Pourquoi les externalités ne sont-elles pas prises en compte par le marché ?
Les conséquences des externalités ne font l’objet d’aucune transaction ni d’aucun contrat ; elles ne sont donc ne sont pas prises en compte par le marché : les droits de propriété sont défaillants.
Doc 2 p.88 : Des exemples d'externalités
3. Quelle est la perte collective engendrée par la pollution de l'industriel ?
Dans l’exemple, l’industriel inflige un coût de 4 euros à la collectivité en décidant de produire cette unité supplémentaire. Celle-ci lui rapporte 2 euros. Le bilan global est donc une perte de 2 euros (perte collective).
5. Pourquoi la vaccination contre la grippe est-elle une externalité positive ?
L’individu qui se vaccine se protège de la maladie. Il protège aussi les autres puisqu’il ne sera pas un agent de transmission. Ses dépenses permettent d’augmenter le niveau collectif de protection sans qu’il soit récompensé : il s’agit d’une externalité positive.
Pourquoi ces externalités entraînent-elles une mauvaise allocation des ressources ?
L'existence d'externalité empêche une allocation optimale des ressources dans la mesure où un agent créant une externalité positive améliore le bien-être collectif mais sans être rémunéré. Il n'est donc pas encouragé à poursuivre son activité puisqu'il n'est pas récompensé.
Un agent créant une externalité négative dégrade le bien-être collectif sans en supporter le coût. Il n'a donc pas intérêt à réduire son activité puisqu'il ne paie pas pour les conséquences de son action. Le marché ne l'incite pas spontanément à réduire ce coût. L'existence d'externalités empêche donc une allocation optimale des ressources.
Comment résoudre le problème des externalités ?
Doc. 4 p.89 Les principales interventions de l’État pour corriger les externalités
10. Pourquoi les externalités négatives entraînent-elles une production trop importante ? les externalités positives une production insuffisante ?
Les externalités négatives faussent l’offre du marché. Comme les coûts sont artificiellement faibles, l’offre est trop importante : on produit trop par rapport à ce qui serait optimal. Au contraire, dans le cas d’une externalité positive, les agents sous-dimensionnent leurs efforts, puisqu’ils n’en tirent pas l’intégralité des fruits. La production est insuffisante.
11. Par quels mécanismes la taxation et la subvention peuvent-elles corriger les défaillances du marché ?
Taxation et subvention permettent de réduire les externalités : la taxe rétablit le coût de l’externalité négative, la subvention récompense celui qui émet l’externalité positive.
12. Pourquoi l'éducation est-elle largement prise en charge par l'Etat en France ?
L’éducation génère des externalités positives. En l’absence de prise en charge par les pouvoirs publics, les individus auraient tendance à sous-dimensionner leurs efforts d’éducation et, certains d’entre eux, pour des raisons de prix, ne feraient pas d’études. L’éducation est, dans de très nombreux pays, financée par les pouvoirs publics.
3. Les biens collectifs
Les biens collectifs, ou biens publics purs, ne peuvent être ni produits, ni échangés sur le marché en raison de leurs caractéristiques. Cette impossibilité conduit l'Etat à prendre en charge leur fourniture.
Les biens collectifs sont des biens qui sont non-rivaux et non-excluables, ce qui signifie qu'ils peuvent être consommés par plusieurs personnes à la fois (non-rivalité) et qu'il est impossible d'empêcher quelqu'un de les consommer (non-excluabilité).
Par exemple l'éclairage public est un bien collectif car il est non rival et non excluable, on ne peut empêcher quelqu'un d'en profiter et plusieurs personnes peuvent en profiter en même temps.
Doc. 1 p.90 Caractéristiques des biens et défaillances du marché
1. Un bien collectif est à la fois non excluable et non rival, à la différence d’un bien privé.
1. Un bien collectif est à la fois non excluable et non rival, à la différence d’un bien privé.
Un bien commun, comme un bien collectif, est non excluable : on ne peut en contrôler l’accès. Mais le bien commun est rival : une même unité de ce bien ne peut être consommée par deux individus à la fois.
Un bien de club, ou bien collectif impur, est non rival, c’est-à-dire qu’il profite à tous en même temps, mais on peut empêcher quelqu'un d’y accéder (excluable).
2. Pourquoi une digue ou un barrage son-ils des biens publics purs ?
2. Pourquoi une digue ou un barrage son-ils des biens publics purs ?
Une digue protège toute la population en même temps de la montée des eaux : condition de non-rivalité. On ne peut exclure personne de cette protection, qui ne peut être sélective (non excluabilité). Nous sommes bien en présence d’un bien collectif.
3. Qu'est-ce qu'un passager clandestin ?
Un passager clandestin est un agent économique qui bénéficie des avantages d’un bien collectif sans en assumer le coût.
4. Pourquoi un feu d'artifice est-il un bien public pur ? Pourquoi l'intervention publique est-elle ici justifiée ?
4. Pourquoi un feu d'artifice est-il un bien public pur ? Pourquoi l'intervention publique est-elle ici justifiée ?
Un feu d’artifice est un spectacle produit devant de nombreux individus en même temps (non rivalité), en plein air sans possibilité de contrôler l’accès (non excluabilité). C’est un bien public pur. En l’absence d’intervention publique, il y a de fortes chances que personne ne financera un tel spectacle qu’il est impossible de rentabiliser (impossible de faire payer un prix au consommateur qui en profite).
5. Quelles formes l'intervention de l'Etat peut-elle prendre ?
5. Quelles formes l'intervention de l'Etat peut-elle prendre ?
L’État peut produire lui-même le spectacle ou confier à une entreprise privée le soin de le produire. Dans les deux cas, il finance le spectacle grâce aux prélèvements obligatoires. Le texte précise que, selon la valeur accordée au spectacle par les habitants, le bien-être global peut être amélioré par cette intervention si le montant de la taxe est inférieur à la satisfaction retirée du spectacle (dans l’exemple, 2 dollars < 10 dollars).
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