Correction des exercices du TD 2 - Qui crée la Monnaie ?
Doc. 4 p. 119 Limitation
de la création de monnaie scripturale par les banques du fait du taux de
réserves obligatoires
9. Le montant maximal de monnaie est de 3 000/0,1 = 30 000
car 3 000 = 10 % de 30 000.
La banque peut donc créer
27 000 (30 000 – 3000) de monnaie scripturale afin que les 3 000
€ de monnaie centrale équivalent à 10% des dépôts (respect du taux de réserves
obligatoires en monnaie centrale de 10%).
Le bilan de la banque s’écrit
:
Actif
|
Passif
|
Billets : 3 000
|
Dépôts : 30 000 (3 000 + 27 000)
|
Crédits : 27 000
|
|
Total : 30 000
|
Total : 30 000
|
Précisons que les dépôts
s’élèvent à 30 000 tant que le titulaire du compte bancaire n’a pas
dépensé une partie de cette somme.
10. Si le taux de réserves obligatoires est de 5 %, le
montant maximal de monnaie est de 3 000/0,05 = 60 000 car 3 000 = 5 % de 60
000. La banque peut donc créer 57 000 de monnaie scripturale.
On constate que plus le taux
de réserve obligatoire est faible, plus la banque peut créer de monnaie
scripturale.
Question
additionnelle : Quelles sont les différentes manières pour une banque commerciale de se procurer de la monnaie fiduciaire afin de respecter le taux de réserves obligatoires ?
- Collecter davantage d'épargne de ménages ou entreprises afin d'augmenter ses dépôts en monnaie fiduciaire. Pour cela elle peut proposer des taux d'intérêts, en rémunération de l'épargne apportée, supérieurs aux taux proposés par ses concurrents.
- Facturer davantage d'intérêts, payés en monnaie fiduciaire, provenant des crédits qu'elle accorde aux ménages, aux entreprises ou à l'Etat. Pour cela elle peut augmenter les taux d'intérêt proposés à ses clients en cas de demande de crédits.
- Emprunter de la monnaie fiduciaire aux autres banques commerciales sur le marché interbancaire. L'emprunt se fait à un taux fixé au jour le jour, appelé EONIA, qui fixe le coût de l'argent sur le marché interbancaire.
- Emprunter (ou "se refinancer") de la monnaie fiduciaire à la banque centrale, en contrepartie de titres financiers de même valeur
(des obligations d’Etat par exemple). L'emprunt se fait contre le paiement d’un intérêt,
correspondant au taux directeur fixé par
la banque centrale (que l’on appelle aussi taux de refinancement). Le taux directeur fixe "le coût de l'argent" auprès de la banque centrale.
B.
Les fonctions des Banques centrales
Doc. 1 p.120 La Banque centrale : la « banque des banques »
1. La Banque centrale est la « banque des banques » car :
– elle seule peut émettre de
la monnaie fiduciaire, or les banques commerciales ou « de second rang » ont
besoin de monnaie fiduciaire, de liquidités ;
– elle fournit les banques
commerciales en monnaie fiduciaire ;
– c’est elle qui mène la
politique monétaire du pays ou de la zone ;
– elle a une fonction de «
prêteur en dernier ressort ».
Le système bancaire est, dans tous
les pays, hiérarchisé (cf. l’encadré page 118), avec, à sa tête, la Banque
centrale.
2. La fonction de « prêteur en dernier ressort » signifie
que la Banque centrale, en cas de crise de liquidité du système bancaire, doit
alimenter les banques en liquidités pour éviter une situation où les banques
manqueraient de liquidités (cas de la crise des « subprimes » en 2008-2009 où
les banques ne se prêtaient plus entre elles).
Doc. 3 p.119 Les limites de la
création monétaire
8. Le pouvoir de création
monétaire des banques n’est pas illimité car :
– les banques doivent déposer en
monnaie « banque centrale » sur leur compte à la banque centrale un certain %
de leurs dépôts (1 % dans la zone euro) au titre des réserves obligatoires. Donc les nouveaux crédits accordés par
création monétaire obligent nécessairement les banques commerciales à acquérir
1% en monnaie fiduciaire de la monnaie créée.
– elles doivent conserver de la
monnaie « banque centrale », c’est-à-dire des billets, pour faire face aux demandes de retraits en liquidités de leurs clients.
Donc les nouveaux crédits accordés par création monétaire obligent les banques
commerciales à acquérir de la monnaie fiduciaire pour faire face aux éventuels
retraits de leurs clients.
– elles doivent aussi disposer de
monnaie « banque centrale » pour faire
face aux demandes de monnaie « banque centrale » des autres banques, dans
le cadre des règlements interbancaires. Par
exemple, si une banque A crée de la monnaie scripturale pour 1 000 euros, ces 1
000 euros peuvent quitter la banque A pour venir alimenter les dépôts d’agents
dans la banque B si l’agent bénéficiaire (exemple de Nina) du prêt de 1 000
euros règle ses créanciers (exemple de Leïla) dont les comptes sont détenus
dans la banque B. Dans ce cas, la banque A devra verser 1 000 euros en monnaie
fiduciaire à la banque B. Elle pourra éventuellement s’en procurer sur le
marché interbancaire où les banques ayant des excédents en monnaie fiduciaire
prêtent à celles qui ont des besoins en monnaie fiduciaire (contre un taux
d’intérêt).
Doc. 2 p.122 Rétablir la liquidité du système bancaire :
la crise des subprimes
5.
Le
refus des banques de se prêter mutuellement de l’argent a mis en péril
l’économie mondiale car :
– les banques ont besoin de liquidités
pour faire face aux demandes de retrait de leurs clients (cf. doc. 3 p. 119) ;
– les banques ont besoin de liquidités
pour accorder des crédits et créer de la monnaie scripturale car la création de
monnaie scripturale engendre une demande de monnaie fiduciaire ;
– les agents économiques risquent de
demander l’échange de leurs dépôts contre de la monnaie fiduciaire entraînant
la faillite des banques ;
– le fonctionnement de l’économie
nécessite d’accorder des crédits aux ménages, aux entreprises et à l’État pour
que ceux-ci réalisent des investissements.
6.
Pour
éviter une faillite généralisée du système financier, les Banques centrales ont
injecté des liquidités sur le marché interbancaire.
7. Les
Banques centrales ont massivement baissé leurs taux directeurs de plus de 5 % à
0,25 % entre 2007-2008 et 2014.
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