jeudi 3 mai 2018

Chapitre 2 Monnaie : Correction de l'évaluation n°2 sur 10 points

Evaluation n°2 sur la Monnaie – Première ES – Sur 10 points



1. Dans une économie, une banque dispose de 5 000 € en monnaie centrale, correspondant à des dépôts en billets de ses clients. La banque centrale impose un taux de réserves obligatoires de 5%. Quel est le montant maximal de monnaie scripturale qui peut être créé par cette banque ? / 1 point


Le montant maximal de monnaie est de 5 000/0,05 = 10 000 car 5 000 = 5 % de 100 000. (0,5)
La banque peut donc créer 95 000 (100 000 – 5 000) de monnaie scripturale afin que les 5 000 € de monnaie centrale équivalent à 5 % des dépôts (respect du taux de réserves obligatoires en monnaie centrale de 5 %). (0,5)

2.     Pourquoi dit-on que ce sont « les crédits qui font les dépôts » et non l’inverse ? / 1 points


Lorsqu’un client contracte un crédit auprès d’une banque, la banque crée de la monnaie scripturale utilisable par le client pour tous ses achats. Quand le client va acheter des biens et services auprès d’autres agents, cette monnaie scripturale créée va circuler et donner lieu à des dépôts auprès d’autres banques commerciales. (0,5)
Ainsi la monnaie scripturale est créée par le crédit, à partir de rien, sans nécessité de dépôt préalable, et va générer de nouveaux dépôts auprès d’autres banques, ce qui va entraîner une augmentation de la masse monétaire gobale. (0,5)

3.     Quelles sont les 3 limites à la création monétaire des banques commerciales ? Ou bien, demandé autrement, quand les banques commerciales ont-elles besoin de monnaie centrale ? / 1,5 point


Le pouvoir de création monétaire des banques n’est pas illimité car :
– les banques doivent déposer en monnaie « banque centrale » sur leur compte à la banque centrale un certain % de leurs dépôts (1 % dans la zone euro) au titre des réserves obligatoires. Donc les nouveaux crédits accordés par création monétaire obligent nécessairement les banques commerciales à acquérir 1% en monnaie fiduciaire de la monnaie créée. (0,5)
– elles doivent conserver de la monnaie centrale, c’est-à-dire des billets, pour assurer les retraits en liquidités de leurs clients. Donc les nouveaux crédits accordés par création monétaire obligent les banques commerciales à acquérir de la monnaie fiduciaire pour faire face aux éventuels retraits de leurs clients. (0,5)
– elles doivent aussi disposer de monnaie centrale pour faire face aux demandes de monnaie centrale des autres banques, dans le cadre des règlements interbancaires (régler les soldes de compensation). (0,5)

4.     Donnez au moins 2 différentes manières pour une banque commerciale de se procurer de la monnaie centrale (ou dite « fiduciaire). / 1 points


Collecter davantage d'épargne de ménages ou entreprises afin d'augmenter ses dépôts en monnaie fiduciaire. Pour cela elle peut proposer des taux d'intérêts de rémunération de l’épargne supérieurs à la concurrence. / (0,5)
Facturer davantage d'intérêts, payés en monnaie fiduciaire, provenant des crédits qu'elle accorde aux ménages, aux entreprises ou aux États. Pour cela elle peut augmenter les taux d'intérêt proposés à ses clients en cas de crédits. Ou bien, à l’inverse, diminuer les taux d’intérêts afin d’augmenter sa part de marché et accorder davantage de crédits. / (0,5)
Emprunter de la monnaie centrale aux autres banques commerciales sur le marché interbancaire. L'emprunt se fait à un taux fixé au jour le jour, appelé EONIA, qui fixe le coût de l'argent sur le marché interbancaire. / (0,5)
- Emprunter ("se refinancer") de la monnaie centrale à la banque centrale, en contrepartie de titres financiers de même valeur (des obligations d’Etat par exemple). L'emprunt se fait contre le paiement d’un intérêt, correspondant au taux directeur fixé par la banque centrale (que l’on appelle aussi taux de refinancement). Le taux directeur fixe "le coût de l'argent" auprès de la banque centrale. / (0,5)

5.    Montrez comment la Banque Centrale met en œuvre son rôle de sauvegarde du pouvoir d’achat de la monnaie (limitation de l’inflation). Donnez un exemple réel de Banque Centrale dont le mandat privilégie ce rôle. / 2 points

 

La Banque Centrale préserve le pouvoir d’achat de la monnaie par l’augmentation du taux directeur ou du taux de réserves obligatoires des banques commerciales. (0,5)
Le risque à éviter est que la quantité de monnaie augmente trop vite par rapport à la production, alors cette création monétaire excessive engendre de l’inflation. Cela arrive notamment lorsqu’un taux directeur trop bas entraîne une hausse des crédits, donc de la Demande, mais que les Producteurs augmentent les Prix (=inflation) plutôt que la Production de Biens et Services pour répondre à la Demande en hausse. (0,5)
Ainsi la Banque Centrale augmente le taux directeur afin de réduire la création monétaire des banques commerciales, réduire le nombre de crédits accordés et donc limiter la hausse des Prix. (0,5)
La Banque Centrale Européenne a pour seul mandat de veiller à la stabilité des Prix. (0,5)

 

6.    Montrez comment la Banque Centrale contribue à stimuler la croissance. Donnez un exemple réel de Banque Centrale dont le mandat privilégie davantage ce rôle. / 2 points


La Banque Centrale peut diminuer son taux directeur ou le taux de réserves obligatoires des banques commerciales pour stimuler la croissance. (0,5) La baisse du taux d’intérêt directeur peut stimuler la croissance : les banques commerciales diminuent, par le jeu de la concurrence, les taux d’intérêt proposés aux agents économiques, ménages, entreprises, États. (0,5) Lorsque le coût du crédit est plus faible, les ménages sont davantage incités à emprunter pour consommer, et l’État ainsi que les entreprises pour investir. La relance de la demande, par la hausse des dépenses et des investissements, stimule l’offre, soit la hausse de la production de biens et services, donc la croissance. (0,5)
La FED, la Banque Centrale Américaine, privilégie davantage ce rôle. (0,5)

7.    Quels sont les 2 principaux économistes théoriciens qui s’opposent concernant les objectifs de la Banque Centrale ? / 0,5 point


J.M. Keynes (0,25) explique que la Banque Centrale doit stimuler la croissance alors que M. Friedman (0,25) lui répond la Banque Centrale doit avant tout veiller à la sauvegarde du pouvoir d’achat de la monnaie.

8.    Quel doit être le rôle de la Banque Centrale en cas de crise « financière », de liquidité du système bancaire ? / 1 point


En cas de crise de liquidité du système bancaire (cas de la crise des « subprimes » en 2008-2009 où les banques ne se prêtaient plus entre elles), la Banque Centrale doit jouer son rôle de « prêteur en dernier ressort », (1) c’est-à-dire alimenter les banques en liquidités pour éviter une faillite généralisée des banques.

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