De la socialisation primaire à la socialisation secondaire :
Continuité ou ruptures ? Corrigés du corpus de documents traités en cours
(p.188 à 192 du manuel)
Doc. 1 p 188 : Le travail
domestique, une affaire de femmes ?
1. Le temps de
travail domestique des femmes a baissé de près d’une heure, mais celui des
hommes n’a quasiment pas augmenté (+ 6 minutes seulement).
2. En 2010, le temps de travail domestique des femmes est à peu près
le double de celui des hommes. De plus, les tâches effectuées restent marquées
par une division traditionnelle des genres : le temps accordé par les hommes
au jardinage et au bricolage est un peu plus du double de celui des femmes,
mais les femmes consacrent 2 fois plus de temps aux enfants que les hommes, et
3 fois plus de temps au ménage et aux courses.
3. Pour Kaufmann,
la persistance de ces inégalités s’expliquent par la socialisation primaire :
les hommes, mais aussi et peut-être surtout les femmes, ont intériorisé cette
division des rôles, et les femmes ont acquis des compétences, une exigence,
et un goût pour ces tâches, au point qu’elles peuvent même y trouver une
fierté. Ainsi, cette division des rôles persiste.
Doc. 2 p. 188 : De l’école au
métier, des formations
et des professions différenciées
4. En 2008-2010,
87 % des coiffeurs et des esthéticiens sont des femmes. À la rentrée 2012,
alors que les filles représentent 54,4 % des lycéens, elles représentent 79,2 %
des élèves de terminale L.
5. Les filles sont sous-représentées (leur
part est inférieure à la moyenne) en terminale S, elles sont surreprésentées en
terminale L et ST2S (91,9 % des élèves de terminale ST2S sont des filles, alors
que les filles ne représentent que 54,4 % des lycéens en moyenne).
6. Les métiers dans lesquels les femmes sont majoritaires consistent
dans des soins aux personnes, en particulier aux enfants. Ceux dans lesquels
elles sont minoritaires sont en rapport avec des techniques, des technologies :
conduc- teurs d’engin (ex. : grutier), ou ingénieur.
7. Au cours de
leur socialisation primaire, la famille, l’école, les médias, ont construit des
rôles masculins et féminins spécifiques : on attend des filles qu’elles soient
soigneuses, attentives aux autres et à leur propre personne ; on attend des
garçons qu’ils soient plus forts, logiques, meilleurs en maths (docs. 1 et 2 p.
184). Par la suite, un métier « féminin », acceptable pour une femme, reconnaît
comme compétences professionnelles les qualités associées à la féminité.
Doc. 2 p 190 : Le comportement des
hooligans
4. Les hooligans
se battent, y compris en dehors du stade, ont pour objectif de vaincre «
l’autre camp », chantent des chansons qui exaltent cette violence, la haine et
l’infériorité de « l’autre camp ».
5. Le plus
souvent, les hooligans appartiennent aux fractions les plus défavorisées des
classes populaires (les moins qualifiées, rémunérées, le plus souvent au
chômage).
6. Selon les auteurs, le comportement des
hooligans n’est qu’une forme exacerbée de comportements valorisés dans ces
fractions les plus défavorisées de la classe ouvrière, il est donc le résultat
de la socialisation : les parents sont plus souvent violents (recours au
châtiment physique), la division stéréotypée des rôles masculins / féminins y
est particulièrement marquée, on y valorise donc les formes traditionnelles de
la virilité (être « macho »). En retour, les hooligans, souvent jeunes adultes,
constituent un groupe de pairs qui apporte une socialisation secondaire qui
vient renforcer, en la durcissant, la socialisation primaire.
Doc. 4 p.191 : La fabrique des
footballeurs
10. Dès leur
naissance, au contact de leur père et de leurs frères, les jeunes footballeurs
ont appris à aimer et pratiquer le foot (2/3 des pères ont joué en club, et
9/10 frères jouent ou ont joué au foot). Dans leur famille, aimer le foot et le
pratiquer étaient des critères de masculinité (ne pas le faire aurait été très
mal perçu). Enfin, ils sont entrés dans des clubs professionnels dès l’âge de
13 ou 14 ans.
11. Dès leur
petite enfance, ces jeunes ont joué dans des clubs amateurs où les autres
joueurs, les familles, les entraîneurs, voire les adversaires, les ont
constamment félicités. L’enfant a ainsi intériorisé l’idée qu’il était doué,
donc que le foot était une vocation.
12. Les artistes
de cirque (cas des Bouglione), les musiciens (Bach), les acteurs et comédiens
(la lignée des Brasseur), sont souvent issus de parents exerçant le même
métier.
Doc. 2 p.192 : Un exemple : la
réussite scolaire des enfants de milieu populaire
4. Dans le milieu
d’origine de la narratrice, on valorise les conventions sociales, les pratiques
religieuses, l’argent, le travail. On parle fort, de manière brusque, les
pratiques sont simples, directes, sans souci des formes, des manières. Dans son
groupe de référence, on valorise la discrétion, la minceur, les manières, la
culture scolaire, l’art.
5. La narratrice,
issue d’un milieu populaire dépourvu de diplôme, a fait des études, elle est
lycéenne, à une époque où la grande majorité des lycéens étaient des jeunes
d’origine bourgeoise. De plus, elle est interne en pensionnat. Elle est donc
exclusivement en contact, depuis des années, avec des camarades de classe et
des professeurs d’un milieu supérieur au sien.
6. Ce processus
est douloureux : il suscite, chez la narratrice, de la culpabilité à l’égard
de ses parents à qui elle doit le financement de ses études, de la souffrance en
raison de l’éloignement psychologique avec sa mère, et, chez ses parents, de
la colère, de la rancœur, devant ce qu’ils perçoivent comme de l’ingratitude de
la part de leur fille.
7. La narratrice est devenue la représentante d’un groupe social
différent, et même opposé à celui de ses parents : elle affiche un grand mépris
pour tout ce que ses parents valorisent (le travail, l’argent, le souci du
qu’en dira-t-on.
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