jeudi 8 février 2018

Chapitre 2 Marché : Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?

Qu’est-ce qu’un marché concurrentiel ?


Un marché concurrentiel est un marché où interviennent un grand nombre de vendeurs face à un grand nombre de consommateurs. Les économistes ont proposé un cadre théorique caractérisant un marché idéalement concurrentiel ; il s'agit de la concurrence pure et parfaite. Elle repose sur cinq caractéristiques :
- l'atomicité (présence d'un grand nombre de vendeurs et d'acheteurs sur le marché). On dit qu'il y a atomicité d'un marché lorsqu'aucun agent du marché (acheteur ou vendeur) ne peut, par sa seule action, exercer une influence sur le prix du marché.
 - l'homogénéité (les biens et services vendus sont identiques pour les acheteurs quel que soit le producteur). Cela suppose que les vendeurs ne pratiquent pas une politique de différenciation des produits par la qualité ou en employant la publicité.
 - la fluidité (libre accès au marché de tous les agents, c'est-à-dire absence de "barrière à l'entrée", qui peut se définir comme toute caractéristique sur un marché qui réduit la possibilité d'entrer sur ce marché et d'y réaliser des profits)
 - la mobilité des agents et des facteurs de production (fait que le travail et le capital puissent se déplacer). Dans l'absolu la concurrence parfaite suppose que n'importe quel acheteur ne soit pas gêné par la distance géographique, les frais de transport, les habitudes commerciales,... pour entrer en contact avec n'importe quelle vendeur.
- la transparence (fait que l'information de tous les agents est parfaite et immédiate). Cela signifie qu'à tout moment, les acheteurs doivent pouvoir connaître l'ensemble des prix pratiqués par les entreprises et leurs conditions de production.



Dans un marché concurrentiel les agents économiques sont "price-taker" (preneurs de prix), c'est-à-dire que le prix de marché s'impose aux offreurs et aux demandeurs, aucun agent n'est capable d'influencer par son action le prix de marché.


  • Ce modèle est théorique et très éloigné de la réalité. Sur le marché des biens et des services ou sur le marché du travail, les lois du marché ne peuvent, tout au plus, que refléter quelques tendances. Il est vrai, par exemple, qu'en période de chômage les salariés subissent une pression à la baisse des salaires. Il n'en demeure pas moins que le fonctionnement global et concret des marchés s'écarte considérablement de cette modélisation. 

  • Quels sont les effets d'une variation du prix sur l'offre ?

  • Quand le prix de vente augmente, les quantités produites augmentent. L'entreprise a en effet intérêt d'augmenter sa production car elle a la possibilité d'augmenter son profit. L'offre est une fonction croissante du prix. 

  • Quels sont les effets d'une variation du prix sur la Demande ?

  • Quand le prix de vente augmente, les quantités demandées diminuent. Les consommateurs disposent d'un pouvoir d'achat moindre, ce qui limite leur consommation du bien ou les incite à reporter leur consommation sur un autre bien substituable moins cher (des fraises au lieu des bananes par exemple). La demande est donc une fonction décroissante du prix.






  • Comment le marché s’adapte-t-il si le prix initial est supérieur au prix d’équilibre ?







  • Si le prix initial est supérieur au prix d'équilibre, les quantités demandées sont inférieures aux quantités offertes. Les entreprises ne peuvent donc pas écouler toutes leurs marchandises. Elles diminuent alors leur prix pour pouvoir vendre tous leurs stocks jusqu'à atteindre le prix d'équilibre.





  • Comment les quantités échangées et le prix d’équilibre s’adaptent-ils à une modification de la courbe de demande ?





  • Si par exemple les revenus des ménages (l'un des déterminants de la Demande) augmentent fortement, la Demande augmente car les individus voudront consommer davantage grâce à ce revenu supplémentaire. La courbe de demande se déplace vers la droite car les quantités demandées augmentent. La Demande devient supérieure à l'offre, le prix ainsi que les quantités offertes augmentent pour atteindre un nouvel équilibre.




  • Pourquoi parle-t-on de gains à l’échange dans le cas de marchés concurrentiels ?





  • Le marché concurrentiel donne lieu à des gains à l'échange pour les consommateurs comme pour les producteurs.
  • Dans une situation d'équilibre, certains demandeurs étaient prêt à payer plus cher le produit échangé (cf le consentement maximal à payer pour les acheteurs dans le jeu du marché du veau). L'échange se faisant au prix d'équilibre, il gagne donc la différence entre ce qu'ils étaient prêt à payer pour le produit et le prix du marché qu'ils doivent effectivement payer. La somme des gains des consommateurs se nomme le surplus du consommateur. 
    Certains producteurs étaient prêt à vendre à un prix plus bas que celui du marché. Ils gagnent la différence entre les prix auxquels ils étaient prêt à vendre et le prix du marché. La somme des gains des producteurs se nomme le surplus du producteur.




  • En quoi le marché concurrentiel permet-il une bonne allocation des ressources ?




  • L'allocation des ressources est un concept économique qui concerne l'utilisation des ressources rares et notamment les facteurs de production (travail, capital, matières premières) pour satisfaire à court et long terme les besoins de consommation de la population. 

  • Si une ressource est rare, le marché fixe un prix élevé pour cette ressource, ce qui mènera ou bien à une augmentation de la production et donc à ce que la ressource soit plus abondante, ou bien (dans le cas des ressources naturelles) à une diminution de la consommation et donc la ressource sera économisée. 



  • Si une ressource est abondante, son prix va diminuer, ce qui mènera ou bien à une diminution de la production et donc à ce que la ressource soit plus rare, ou bien à une augmentation de la consommation, ce qui va entraîner la raréfaction de la ressource.
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  • Dans les deux cas, le marché permet une bonne allocation des ressources. Il en est de même pour les ressources abondantes.
  • jeudi 1 février 2018

    Socialisation secondaire en continuité ou rupture ? Corrigés des exercices


    De la socialisation primaire à la socialisation secondaire : Continuité ou ruptures ? Corrigés du corpus de documents traités en cours (p.188 à 192 du manuel)
    Doc. 1 p 188 : Le travail domestique, une affaire de femmes ?
    1. Le temps de travail domestique des femmes a baissé de près d’une heure, mais celui des hommes n’a quasiment pas augmenté (+ 6 minutes seulement).
    2. En 2010, le temps de travail domestique des femmes est à peu près le double de celui des hommes. De plus, les tâches effectuées restent marquées par une division traditionnelle des genres : le temps accordé par les hommes au jardinage et au bricolage est un peu plus du double de celui des femmes, mais les femmes consacrent 2 fois plus de temps aux enfants que les hommes, et 3 fois plus de temps au ménage et aux courses.
    3. Pour Kaufmann, la persistance de ces inégalités s’expliquent par la socialisation primaire : les hommes, mais aussi et peut-être surtout les femmes, ont intériorisé cette division des rôles, et les femmes ont acquis des compétences, une exigence, et un goût pour ces tâches, au point qu’elles peuvent même y trouver une fierté. Ainsi, cette division des rôles persiste. 
    Doc. 2 p. 188 : De l’école au métier, des formationset des professions différenciées
    4. En 2008-2010, 87 % des coiffeurs et des esthéticiens sont des femmes. À la rentrée 2012, alors que les filles représentent 54,4 % des lycéens, elles représentent 79,2 % des élèves de terminale L.
    5. Les filles sont sous-représentées (leur part est inférieure à la moyenne) en terminale S, elles sont surreprésentées en terminale L et ST2S (91,9 % des élèves de terminale ST2S sont des filles, alors que les filles ne représentent que 54,4 % des lycéens en moyenne).
    6. Les métiers dans lesquels les femmes sont majoritaires consistent dans des soins aux personnes, en particulier aux enfants. Ceux dans lesquels elles sont minoritaires sont en rapport avec des techniques, des technologies : conduc- teurs d’engin (ex. : grutier), ou ingénieur.
    7. Au cours de leur socialisation primaire, la famille, l’école, les médias, ont construit des rôles masculins et féminins spécifiques : on attend des filles qu’elles soient soigneuses, attentives aux autres et à leur propre personne ; on attend des garçons qu’ils soient plus forts, logiques, meilleurs en maths (docs. 1 et 2 p. 184). Par la suite, un métier « féminin », acceptable pour une femme, reconnaît comme compétences professionnelles les qualités associées à la féminité.
    Doc. 2 p 190 : Le comportement des hooligans
    4. Les hooligans se battent, y compris en dehors du stade, ont pour objectif de vaincre « l’autre camp », chantent des chansons qui exaltent cette violence, la haine et l’infériorité de « l’autre camp ».
    5. Le plus souvent, les hooligans appartiennent aux fractions les plus défavorisées des classes populaires (les moins qualifiées, rémunérées, le plus souvent au chômage).
    6. Selon les auteurs, le comportement des hooligans n’est qu’une forme exacerbée de comportements valorisés dans ces fractions les plus défavorisées de la classe ouvrière, il est donc le résultat de la socialisation : les parents sont plus souvent violents (recours au châtiment physique), la division stéréotypée des rôles masculins / féminins y est particulièrement marquée, on y valorise donc les formes traditionnelles de la virilité (être « macho »). En retour, les hooligans, souvent jeunes adultes, constituent un groupe de pairs qui apporte une socialisation secondaire qui vient renforcer, en la durcissant, la socialisation primaire.
    Doc. 4 p.191 : La fabrique des footballeurs
    10. Dès leur naissance, au contact de leur père et de leurs frères, les jeunes footballeurs ont appris à aimer et pratiquer le foot (2/3 des pères ont joué en club, et 9/10 frères jouent ou ont joué au foot). Dans leur famille, aimer le foot et le pratiquer étaient des critères de masculinité (ne pas le faire aurait été très mal perçu). Enfin, ils sont entrés dans des clubs professionnels dès l’âge de 13 ou 14 ans.
    11. Dès leur petite enfance, ces jeunes ont joué dans des clubs amateurs où les autres joueurs, les familles, les entraîneurs, voire les adversaires, les ont constamment félicités. L’enfant a ainsi intériorisé l’idée qu’il était doué, donc que le foot était une vocation.
    12. Les artistes de cirque (cas des Bouglione), les musiciens (Bach), les acteurs et comédiens (la lignée des Brasseur), sont souvent issus de parents exerçant le même métier.
    Doc. 2 p.192 : Un exemple : la réussite scolaire des enfants de milieu populaire
    4. Dans le milieu d’origine de la narratrice, on valorise les conventions sociales, les pratiques religieuses, l’argent, le travail. On parle fort, de manière brusque, les pratiques sont simples, directes, sans souci des formes, des manières. Dans son groupe de référence, on valorise la discrétion, la minceur, les manières, la culture scolaire, l’art.
    5. La narratrice, issue d’un milieu populaire dépourvu de diplôme, a fait des études, elle est lycéenne, à une époque où la grande majorité des lycéens étaient des jeunes d’origine bourgeoise. De plus, elle est interne en pensionnat. Elle est donc exclusivement en contact, depuis des années, avec des camarades de classe et des professeurs d’un milieu supérieur au sien.

    6. Ce processus est douloureux : il suscite, chez la narratrice, de la culpabilité à l’égard de ses parents à qui elle doit le financement de ses études, de la souffrance en raison de l’éloignement psychologique avec sa mère, et, chez ses parents, de la colère, de la rancœur, devant ce qu’ils perçoivent comme de l’ingratitude de la part de leur fille. 
    7. La narratrice est devenue la représentante d’un groupe social différent, et même opposé à celui de ses parents : elle affiche un grand mépris pour tout ce que ses parents valorisent (le travail, l’argent, le souci du qu’en dira-t-on.